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Price is important. How do you justify it ?
Le prix de la formation de magie est important, car le nombre d’heures est élevé. 550 heures de cours de magie nous ont semblé être le minimum requis pour devenir magicien professionnel. De plus, nous avons appliqué un taux horaire moyen pour ce type de formation artistique (18€ par heure).
Why did the French State grant this certification to a company (the Double Fond) and not to the FFAP (French Federation of Magicians) ?
Tout organisme de formation peut présenter un dossier pour obtenir un Titre RNCP. C’est une démarche autonome d’enregistrement auprès de France Compétences. It is a question of presenting a file which is studied first by an inspector and then a commission of about forty people.
Some magicians today have the necessary skills to have this certification and would, therefore, like to be able to have this certification without having to pay for the training (the system of the baccalaureate works the same way with free candidates). Is that even possible ?
Ce cas de figure est bien sûr prévu : il s’agit de la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Cela se déroule en 3 phases :
Etude de recevabilité de la demande (test de positionnement et étude des preuves fournies pour nous assurer que vous répondez au référentiel de compétences de notre certification
Elaboration dossier VAE et accompagnementExamen du dossier VAE par le jury et mise en situation professionnelle éventuelle
Is this certification not a handicap for magicians who are today professionals compared to their colleagues who have obtained it ?
It cannot be a handicap to see his art rise towards more institutional recognition and obtain more legitimacy. This diploma is a step for magic to be recognized in the same way as other artistic disciplines, such as dance, cinema or music, for example. This training is a necessary outcome that France, homeland of Robert Houdin, the father of modern magic, is the first country to offer. Finally, a recognized magician's diploma, which implies a real recognition of this profession. We opened a door. We hope this will encourage other initiatives !
Votre école a-t-elle été ouverte aux élèves au début de la création du Double Fond en 1988 ?
Oui, dès son ouverture, Le Double Fond a été non seulement un théâtre et un bar, mais aussi une école. Mais, petit à petit, l’école s’est développée.
Comment avez-vous eu l’idée de proposer un diplôme professionnel de magicien ?
Dominique Duvivier, le créateur du Double Fond, a toujours eu à cœur la transmission et la reconnaissance de l’art magique.
La mise en place d’une certification pour le métier de magicien est l’aboutissement d’une démarche historique, qui correspond à une volonté de donner ses lettres de noblesse à la magie.Comment avez-vous procédé pour faire reconnaître cette formation Bac+2 au niveau du ministère en 2018 ?
La procédure a pris cinq ans. La première année a été consacrée au simple fait de comprendre les démarches nécessaires (gros travail !). La deuxième année, nous avons décidé de nous lancer, mais nous avons passé l’année entière à entendre que notre projet était irréalisable : à chaque fois que nous voulions avancer, nous apprenions l’existence d’une nouvelle barrière infranchissable. Donc la troisième année, nous avons été découragés et nous avons tout arrêté.
Mais la quatrième année, nous nous sommes dit : « Tant pis ! Tout le monde dit, c’est impossible, mais on va le faire quand même et on verra bien ! ». On s’est retroussé les manches et ça n’a pas été simple : un an de travail, un dossier de 50 pages, 21 versions pour aboutir à un résultat satisfaisant, une instruction de dossier de 6 mois et un passage devant une commission de 40 personnes (avec représentants de ministères, de syndicats, d’organismes d’Etat divers…).
Mais notre dossier a convaincu et nous avons obtenu cette autorisation de délivrer un Titre de magicien, niveau 5 européen, soit Bac+2, avec équivalence universitaire (120 points ECTS). Et la cinquième et dernière année a été consacrée à la commercialisation de cette nouvelle corde à notre arc.Comment s’organisent les cours collectifs et sur combien de temps ?
Le cursus complet dure 550h sur 10 mois : 14h par semaine les lundis et mardis (sauf cas exceptionnels) de septembre à juin, soit pendant 39 semaine. Epreuve de certification finale devant le jury fin juin.
A noter que la réussite de l’examen final est par ailleurs conditionnée par un travail personnel de l’ordre de 2500 à 3000 heures.
Chaque journée de formation alterne cours théoriques, mises en situation, travaux pratiques et travaux dirigés.
Le parcours est structuré de manière à alterner les thématiques et à aérer les contenus afin de garder les apprenants attentifs, tout en leur permettant de prendre du recul et de mémoriser plus facilement.
Combien de personnes peuvent s’inscrire dans une promotion ?
Il y a entre 2 et 25 personnes par session d’apprentissage.
Nous faisons en sorte de ne pas dépasser une vingtaine d’élèves par cours, pour que l’apprentissage reste le plus efficace possible.
Donc, en fonction de la demande, nous multiplions les sessions de cours et développons l’équipe pédagogique.
Nous nous adaptons.Qui dispense les cours et comment ?
Actuellement notre équipe pédagogique est composée de 8 formateurs :
Dominique Duvivier, Alexandra Duvivier, Philippe de Perthuis, Olivier Bridard, Jean-Pierre Crispon, Peter Din, Benoît Rosemont, Quoc Tien Tran.
Chacun enseigne ses spécialités, en fonction d’un programme de formation précis.Comment avez-vous construit votre programme pédagogique de formation ?
Nous avons découpé le métier en « blocs de compétences », eux-mêmes découpés en modules. Puis nous avons fait des heures et des heures de réunion avec l’équipe pédagogique pour prendre en compte tous les aspects du métier.
En l’occurrence notre programme comporte 4 blocs de compétences :
Bloc 1 : Constituer un répertoire de tours de magie, c’est à dire élaborer un répertoire dans le domaine des arts de la magie (magie des cartes, magie de close up, mentalisme, magie pour enfants, magie de scène ou de salon), personnaliser ce répertoire dans le respect de la propriété intellectuelle et captiver son auditoire.
Bloc 2 : Adapter son répertoire au contexte de la prestation
Bloc 3 : Entretenir et développer un répertoire de tours de magie
Bloc 4 : Développer et gérer son activité de magicienComment abordez-vous avec les élèves la culture magique ?
Il y a un cours spécifique sur l’histoire de la magie, mais la culture magique est abordée en continu durant tout le cursus : la magie étant l’art de la transmission par excellence, l’accent est sans cesse mis sur l’importance de respecter la notion de chaîne du secret et de comprendre qu’en tant que magicien, on fait partie d’une grande communauté, avec ses droits et ses pratiques.
En début de formation les étudiants signent une « Charte du magicien » qui les engagent vis-à-vis d’un certain nombre de points et nous insistons beaucoup tout au long du cursus sur le fait, par exemple, de citer ses sources, de connaître ce que l’on doit à ses pairs, de la nécessité de développer sa culture magique.
Nous avons aussi un cours d’archives magiques, où l’on fait découvrir aux étudiants des vidéos d’artistes incontournables comme : Fred Kaps, Albert Goshman, Richard Ross, Ricky Jay, Dai Vernon, Larry Jennings, etc.
C’est d’ailleurs un moment que les étudiants adorent. Ils sont fascinés.Comment se passent les examens d’évaluation et la certification du diplôme ?
Il y a quelques épreuves écrites et des oraux pour certifier les blocs 2, 3 et 4. Mais, pour le bloc 1, il y a surtout une mise en situation devant un vrai public puis une mise en situation devant un jury.
Le candidat prépare un minimum de trois tours de magie par discipline (cartes, close up, mentalisme, magie pour enfants, magie salon/scène).
Le jury de trois magiciens en activité (extérieurs à notre organisme) demande au candidat de présenter un tour de magie choisi au hasard dans chaque discipline.
Le candidat présente ainsi, en définitive, un total de cinq tours de magie devant le jury, ce qui représente une durée d’environ une heure d’examen.Après six années d’existence, quels sont vos retours d’expériences ? Avez-vous changé des choses dans vos méthodes d’apprentissage ? Quel est le pourcentage d’élèves qui s’engagent dans le métier ?
Nous sommes dans une logique d’amélioration continue. Chaque semaine le comité pédagogique se réunit pour échanger, rectifier, parfaire…
Donc oui, nous avons changé beaucoup de choses, parce que nous faisons en sorte d’évoluer sans cesse.
On se remet beaucoup en question, d’une part parce que c’est dans nos habitudes au Double Fond, mais aussi parce que cette aventure du diplôme de magie est une grande responsabilité à nos yeux, vis-à-vis de l’image de l’art de la magie, mais également vis-à-vis des étudiants qui nous font confiance en venant se former chez nous.
Quant au placement de nos diplômés dans le monde du travail, il est très bon (94%).Comment les gens peuvent-ils s’inscrire et se faire financer ?
L’inscription est conditionnée à un entretien de diagnostic préalable, mais il n’y a pas de prérequis établis, ni d’audition.
La formation peut bénéficier des financements publics. En fonction du statut du stagiaire, nous étudions toujours les meilleures possibilités.Le Double Fond propose également d’autres apprentissages de l’art magique par le biais de cours particuliers ou d’une plateforme de streaming. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Oui, nous couvrons tous les champs des possibles pour apprendre la magie : en dehors de notre formation diplômante, il y a aussi des formations courtes (20h, 40h, 80h qu’on peut faire financer avec son CPF) pour monter en compétence par rapport à un domaine particulier (par exemple : la magie pour enfants, le mentalisme, etc.). Il y a également des formules de cours particuliers pour les enfants, les adolescents, etc. Et enfin, il y a cette plateforme de streaming que nous avons montée : Double Fond TV. Une chaîne qui fonctionne par abonnement et sur laquelle on peut accéder à déjà plus de 2000 vidéos avec 35 artistes internationaux pour apprendre ou se perfectionner dans la magie, mais aussi regarder des archives de spectacles par exemple.
Que pensez-vous de la pratique amateur dans la magie par rapport à une « professionnalisation » du métier ?
A nos yeux, il n’y a pas de fossé entre amateurs et professionnels. Si fossé il y a, c’est plutôt entre ceux qui pratiquent la magie pour de mauvaises raisons (se faire mousser, gonfler leur ego) et ceux qui la pratiquent pour de bonnes raisons (créer du lien, faire rêver, dans un état d’esprit d’empathie et de partage). Bref, il n’y a pas de « pratique amateur » qui s’opposerait à une « pratique professionnelle ». Tout se complète et s’enrichit mutuellement. La professionnalisation du métier de magicien, grâce notamment à ce diplôme, permet de porter vers le haut les valeurs du métier et de lui donner une certaine légitimité dont il manquait dans le champ des arts, parmi le théâtre, le cinéma, le cirque, etc.
Que pensez-vous du brevet d’initiation BIAM mis en place en 2020 par la FFAP pour former des enseignants aux arts magiques ?
C’est merveilleux. Toute initiative qui permet à la magie d’être davantage reconnue comme un art est à louer.
Est-ce que d’autres pays ont suivi votre exemple et engagé des demandes au niveau de l’Etat ?
Plusieurs pays nous ont contacté pour s’adosser à notre initiative (c’est-à-dire envoyer leurs étudiants passer le diplôme chez nous), mais nous n’avons pas encore eu vent d’un autre pays que la France qui aurait développé une certification reconnue par l’Etat. Nous avons ouvert une porte. Nous espérons bien que cela encouragera d’autres pays à se lancer !
Comment voyez-vous l’avenir du métier du métier de magicien dans le futur ?
La magie s’est beaucoup développée ces dernières années. Ce n’est pas un simple effet de mode, car le métier de magicien répond à une nécessité dans le monde d’aujourd’hui. Face au numérique et à la déshumanisation, la magie rééquilibre plusieurs besoins fondamentaux de l’être humain : rêver, s’émouvoir dans le partage, se connecter les uns aux autres et vivre ensemble l’émerveillement. Il y aura donc certainement de plus en plus de magie dans le futur ! La magie avait déjà le vent en poupe, mais là, face aux défis de l’intelligence artificielle, c’est même un métier d’avenir. Un de ces métiers qui n’est et ne sera jamais concurrencé par l’IA, car il repose sur l’interaction humaine.